Les jeux psychologiques

Source Institut français d’analyse transactionnelle IFAT

En observant la répétition des comportements humains, Eric Berne a formulé la définition des jeux psychologiques.

Un jeu est une série de transactions cachées, complémentaires, progressant vers un résultat bien défini, prévisible.

Eric Berne, Des jeux et des hommes.

Dans son livre Des jeux et des hommes, devenu best-seller et qui a largement contribué au succès de l’AT, il décrit nombre de jeux psychologiques. Le plus commun, parce que joué par tous, est celui de « oui, mais« .

Yves Lavandier, réalisateur intéressé par l’analyse transactionnelle, a fait un film qui en porte le nom : Oui, mais… (2001).

En voici un court extrait qui illustre parfaitement le mécanisme.

LA FORMULE J

Du fait de leur mécanisme répétitif, Eric Berne a modélisé les jeux psychologiques avec une formule quasi mathématique.
Attrape nigaud + point faible –> réponse + déclic + moment de stupeur + bénéfice négatif.

Abrégé : AG + PF –> R + D + MS + BN

Eric Berne, Que dîtes vous après avoir dit bonjour ?

En voici l’explication sur la base de la vidéo « Oui, mais… »

Attrape Nigaud : Jardinier 1 se plaint de ne pas pouvoir aller au cinéma.

Point faible : Jardinier 2, compatissant, est touché par cette situation.

Réponse : s’en suit une série de transactions où jardinier 2 donne des solutions. Jardinier 1 s’ingénie à les dénigrer. S’en suit la réponse « ah bon si tu préfères ne pas aller au cinéma…  »

Déclic : jardinier 1 prend conscience que son collègue n’est d’aucune aide, il s’offusque et appuie sur  le déclic  » J’te l’ai dit, c’est pas si simple… »

Moment de stupeur : jardinier 2 ne comprend pas ce qu’il lui arrive.

Bénéfice négatif : chacun vient renforcer des croyances négatives sur soi, les autres ou le monde en général, en pensant des mots comme : « personne ne me comprend », « quoi que je fasse, ça ne sert à rien »…

En cela, c’est un bénéfice. Il permet aux protagonistes de confirmer leur scénario.

LE TRIANGLE DRAMATIQUE

Le triangle dramatique est une autre approche pour observer les jeux psychologiques.

Stephen Karpman en est le concepteur. C’est un triangle parce qu’il y a potentiellement 3 rôles, Persécuteur, Sauveteur (ou Sauveur), Victime.

Pour jouer il faut être au moins 2, un Persécuteur et une Victime ou un Sauveteur et une Victime. Parfois nous retrouvons les 3 rôles dans un jeu.

Le triangle à la tête en bas, symbolisant une situation instable. Il est équilatéral car la « distance » ou le laps de temps  pour passer d’un rôle à un autre est identique.

Le triangle est dit dramatique en référence au théâtre de la Grèce antique, la fin est prévisible mais évitable.

Le Persécuteur ne prend pas en compte les besoins de la Victime, il la dévalorise.

Le Sauveteur considère que sans lui la Victime ne pourrait pas s’en sortir. En faisant à sa place, il la dévalorise.

La Victime ne se croit pas capable d’agir. Elle se dévalorise.

Dans l’extrait du film « Oui mais.. », Jardinier 1 est dans un rôle de Victime, Jardinier 2 dans un rôle de Sauveteur. Quand Jardinier 1 s’offusque (le déclic chez Berne), Jardinier 1 est passé dans un rôle de Persécuteur et Jardinier 2 dans un rôle de Victime.